Zelena s’ennuyait. Depuis qu’elle n’avait plus ses pouvoirs et qu’on l’avait banni de tout, elle s’ennuyait ferme. Elle ne savait pas quoi faire pour s’amuser, il lui arrivait encore de tenter d’échafauder des plans plus farfelus les uns que les autres pour tenter de trouver quelque chose qui lui permettrait de redevenir celle qu’elle était avant. Pour le moment elle n’est que l’ombre d’elle-même, et toutes les idées qu’elle a eu jusque-là s’avère totalement inutile. Tout ça ne rime à rien, tout ce qu’elle entreprend dans sa tête finit toujours par échouer… sans ses pouvoirs elle n’ait d’aucune utilité et en plus de ça, elle est toute seule, sans personne pour lui venir en aide. Et qui voudrait venir l’aider d’ailleurs ? Elle n’a pas été très subtile dans sa façon de faire avec les autres et elle n’attendait pas du tout qu’on vienne l’aider. La dernière fois elle avait bien croisé Peter Pan mais de toute évidence, lui était beaucoup trop occupé avec ses problèmes et pour le moment elle ne savait pas du tout s’il comptait lui venir en aide tôt ou tard. Zelena restait indécise face à la situation et tout ce qu’elle avait à faire pour le moment, était de rester dans son coin, le temps de trouver le moment idéal ou elle pourrait frapper.

Pour se changer les idées, et n’ayant strictement rien à faire, elle décida de sortir de sa cabane dans les bois pour aller à la plage, seule lieu de tranquillité qui pourra l’aider à mieux réfléchir. Elle prit donc au moins un manteau pour éviter de se faire mordre par le froid et sorti dehors, la neige recouvrait encore le sol et il faisait énormément froid, ce temps commençait à devenir assez dur et elle savait qu’à la plage ça ne serait guère mieux. Mais même si elle n’apprécierait pas le froid, elle s’en fichait, elle avait besoin de sortir, de sentir l’air de la mer qui pourrait lui inspirait pas mal d’idée.

Lorsqu’elle arriva enfin à la plage, elle remarqua à quel point la mer semblait déchainé, si elle évitait de s’approcher, elle ne courrait aucun danger. Zelena allait donc s’installer sur le sable, à ruminer ses idées dans sa tête.

« Ce n’est pas grave. » voilà ce que lui avaient dit les garçons perdus quand elle est rentrée bredouille après vingt-huit ans d’absence. Mais Rose n’était toujours pas sereine, elle s’en voulait. Elle s’en voulait d’avoir été embarquée par cette maudite malédiction qui l’avait privé de sa famille, son foyer, son identité, ses souvenirs, de tout. Et son caractère rancunier ne l’aidait pas, elle n’arrivait pas à se pardonner à elle-même.

Avec une rage pareille, Rose aurait très bien pu s’en prendre à la terre entière. Bruler des hectares entiers de foret pourquoi pas. Mais la discrétion était de mise. Les Charmings n’étaient pas dupes. Pendant leur petite escapade au pays imaginaire ils avaient bel et bien compris dans quel camp elle était grâce à Baelfire qui avait, si l’on peut le dire ainsi, vendu la mèche. Elle avait même eu droit au célèbre « Mais que fait une fille parmi les garçons perdus ? ».  A défaut d’autre chose, elle passait sa colère sur les cailloux et les brindilles qui croisaient son chemin, jurant parfois sur eux.

Le froid s’était installé dans la forêt enchantée ainsi qu’un peu de neige. Rose avait prit le temps de se refamilliariser avec ses talents de couturière pour se fabriquer un petit manteau épais afin de s’en protéger. Même si en journée la température était supportable, il en était autrement à la tombée de la nuit.

Après un petit moment de marche, son chemin l’emmena  sur la plage. Un endroit qu’elle aimait beaucoup, le bruit des vagues était apaisant et l’air était tellement pur qu’il donnait la sensation de purifier l’intérieur du corps. Surement un petit remontant qui pourrait l’aider. Mais en arrivant, elle constata que la mer, elle aussi, ne semblait pas en paix avec elle-même. Elle était déchaînée. Point positif, Rose n'était visiblement pas la seule dans son état.

La jeune fille n’était pas seule sur cette plage, à quelques pas d’elle se trouvait une personne dont elle ne distinguait pas le visage mais dont la longue chevelure rousse lui permit de la reconnaître. C’était Zelena, celle que l'on appelle la méchante sorcière de l'ouest. C’était une sorcière peut-être mais aux yeux de Rose, elle n’avait rien de méchant. Cette dernière se retourna vers elle ayant sans doute senti sa présence. La méfiance sur le visage de la femme s’estompa et la tension retomba de suite quand leurs regards se croisèrent. Ce à quoi Rose répondit en souriant.

« -ça faisait longtemps ! »

Zelena éprouvait une telle soif de vengeance qu’elle n’avait plus aucune idée de ce qu’elle devait faire, avant elle aurait trouvé la solution à ses problèmes avec de la magie mais… le fait de ne plus avoir un seul pouvoir était perturbant. Elle se retrouvait faible, et surtout seule. Elle s’était retrouvée exilé de toute civilisation, dans cette cabane sans importance qui lui donnait encore plus envie de tout détruire. Mais pour l’heure, cette cabane était la seule chose auquel elle pouvait se rattacher. Au moins elle avait un toit sur la tête et vu le temps qui faisait son œuvre, elle avait au moins de quoi se réchauffer. Cette situation n’était pas du tout normal et Zelena le savait, elle savait que c’était magique, elle le ressentait et si elle pouvait trouver la personne qui était derrière tout ceci, elle pourrait surement l’avoir à ses côtés pour renverser les charmings ainsi que sa sœur et retrouver ses pouvoirs. Son collier ne devait pas être bien loin, et elle en avait besoin pour retrouver ses pouvoirs perdus. Glenda le lui avait bien dit, quand elle le lui avait offert, même si ce collier servait à décupler son pouvoir, le seul inconvénient c’est que sans ce collier une sorcière n’était plus rien. Et elle devait impérativement remettre la main dessus.

En allant à la plage et tentant de trouver une solution à son problème, ce qui n’était pas chose simple à faire. D’un seul coup, une présence la sortie de sa mélancolie et elle tourna la tête pour voir qui cela pouvait être. Depuis qu’elle n’avait plus ses pouvoirs, Zelena faisait très attention à ce qu’il se passait, elle ne voulait pas être prise par surprise et se méfier énormément de tout. Mais lorsqu’elle croisa enfin les yeux de la personne qui venait de la rejoindre, elle restait complètement bouche bée. Zelena se redressa pour se retrouver face à Rose Curtis… une de ses plus grandes amies, elle était une sorcière et s’étaient beaucoup aidé mutuellement, jusqu’au jour ou Rose avait disparu.

- Rose ?

Elle se sentait totalement soulagé ! Même si elle n’avait jamais aimé sa sœur Régina, Rose c’était tout le contraire, elle éprouvait une grande sympathie pour elle et comme elles se ressemblaient beaucoup sur certains points, elles s’étaient toujours comprises. Zelena s’avança vers Rose et lui pris ses mains, comme pour s’assurer qu’elle était bien là, devant elle, qu’elle ne rêvait pas.

- Tu es bien là… Mais ou étais tu passé durant tout ce temps ?

Il y a encore quelques minutes, la colère avait envahit toutes les pensées de Rose. Mais dès l’instant ou son amie Zelena s’était retournée vers elle, cette colère s’était complètement évaporée pour laisser place à un sentiment de soulagement voir même d’euphorie. Car s’il y a bien une chose à laquelle Rose ne s’attendait absolument pas c’était de la retrouver. Ne l’ayant jamais vu à Storybrooke, l’imagination débordante de la jeune fille s’était un peu affolée pour finalement se faire à l’idée qu’elles ne se reverront surement jamais. Et pourtant, Zelena était bien là, juste devant elle. Et le contact de leur main était la preuve dont la jeune fille avait besoin pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas.

Non pas que Zelena était sa seule amie, mais elle était plus proche d’elle qu’on puisse l’imaginer. Et ce, pour la simple est unique raison que leurs histoires étaient pareilles. Oui c’est le mot, pareilles. Toutes les deux avaient cette particularité que beaucoup peuvent envier, elles étaient nées avec des pouvoirs magiques. Particularité qui pourtant ne leur avait pas donné la belle vie, contrairement à ce qu'on pourrait croire, car elles ont toutes deux connu le rejet, le regard désapprobateur des autres.

« -C’est bien moi. »

Tout ce temps ? Mais combien de temps s’était écoulé dans la forêt enchantée depuis son départ ? Rose avait vécu pendant vingt-huit ans dans ces faux souvenirs sans vieillir et elle en avait bien conscience, elle se rappelait encore parfaitement bien de la personne qu’elle pensait être pendant toutes ces années. Une personne aussi ennuyeuse que banale, ce qu'elle est loin d'être en réalité. Mais ce qu’elle ne savait pas c’était ce qu’il s’était passé dans la forêt enchantée en son absence. Le temps s’était-il figé ici aussi ? Ou s'était-il écoulé normalement ? Et si c'était le cas, combien de temps, vingt-huit ans ?

« -Tu vois la malédiction de la méchante reine ? Et bien, j’ai été emportée par le sort noir. »

Le dire à haute voix faisait presque mal à sa gorge. Pour elle, cela revenait à avouer sa défaite à haute voix. Quelque chose qu'elle n'avait osé faire qu'une seule fois après son retour au Pays Imaginaire. Depuis elle n'avait plus prononcé ces mots, pas une seule fois. La colère qui s’était évanouie quelques instants plus tôt refit un faible signe comme pour montrer à Rose qu’elle n’arrivera pas à s’en débarrasser aussi facilement. Mais pour le moment, qu’importe. Elle avait retrouvé son amie, alors la colère attendra.

« -Combien de temps s’est écoulé depuis mon départ ? Que s’est-il passé ? »